Diversité des intrants dans les unités de méthanisation

La méthanisation est un procédé qui a su faire ses preuves pour de nombreux exploitants. Mais sommes-nous bien au courant de comment utiliser les intrants qui serviront dans ce processus ? Voici dans cet article tout ce qu’il faut savoir sur la diversité des intrants dans une unité de méthanisation.

L’importance de la diversité et du choix des intrants

Dans le processus de méthanisation, le choix des intrants a un impact prépondérant sur la production du biogaz. Sachant cela, il est essentiel pour les exploitants de faire leur choix avec soin. Se renseigner en amont est d’ailleurs le premier pas avant de se lancer, afin de bien appréhender tous les tenants et les aboutissants du processus de méthanisation. C’est en étant le mieux informés possible que les exploitants pourront optimiser au maximum leur production et obtenir le meilleur rendement possible.

Fonctionnement de la méthanisation

La méthanisation est un procédé valorisant les déchets agricoles. D’une manière tout à fait respectueuse de l’environnement, ces déchets organiques se dégradent par l’action de micro-organismes et sans aucun oxygène, afin de produire notamment du biogaz. Il y a ensuite diverses manières de réutiliser le biogaz.

Sont issus du processus de méthanisation le biogaz, composé de méthane et de dioxyde de carbone en faible quantité, mais également le digestat, une matière riche en composants organiques fertilisants.

Diversité des intrants

Le processus de méthanisation est comparable à ce qu’il se passe lors de la digestion pour l’être humain. Le système digestif traite les aliments de manière à obtenir un gaz ainsi un résidu. Les intrants peuvent être donc assimilés à de la nourriture et peuvent, de ce fait, être tout aussi variés.

Les intrants sont des matières organiques qui, une fois dans le digesteur, vont être broyés ou remués pour former une matière homogène, le tout dans un milieu sans air ni lumière, à une température d’environ 37 degrés ; la même température que celle du corps humain.

Toutefois, le choix des intrants joue un rôle primordial dans un rendement efficace de biogaz. Leurs compositions doivent être prises en compte, ainsi que d’autres paramètres importants tels que le pH, la température etc.

Potentiel méthanogène d’un intrant

Comme nous le mentionnions quelques lignes plus haut, il est important de définir si un intrant possède les propriétés nécessaires qui permettront à la dégradation anaérobique (c’est-à-dire sans oxygène) de produire du biogaz. On parle alors de potentiel méthanogène. Ce potentiel se détermine en mètres cube de méthane présent par tonne de la matière brute concernée.

Qu’en ressort-il le plus souvent ?

• Les effluents issus de l’élevage possèdent souvent un potentiel méthanogène faible.
• Les déchets issus de l’alimentaire possèdent eux aussi un potentiel méthanogène faible.
• Les résidus de type céréales ainsi que les restes des tontes de pelouses ont un pouvoir méthanogène moyen.
• Les huiles et les graisses ont un fort potentiel méthanogène.

Pour rappel, les effluents d’élevage sont le plus souvent le lisier et le fumier issus de l’élevage bovin et porcin, ainsi que les déjections des volailles.

Les effluents (déjections animales) ne sont donc que d’un faible potentiel pour les exploitants souhaitant utiliser la méthanisation. Cependant, il est important d’en utiliser en partie pour créer un équilibre avec les autres intrants utilisés dans le méthaniseur. Ils vont en effet venir favoriser le processus de méthanisation. Ainsi, il est important de mélanger plusieurs types d’intrants dans son procédé, et ne pas se cantonner à un seul.

Les effluents participent à l’équilibre grâce à leur apport en bactéries qui favoriseront la réaction biologique attendue, ainsi qu’à leur capacité de stabilisation du pH.
Les résidus de céréales et d’autres cultures possèdent une forte teneur en carbone. Ils sont utiles en tant que supports pour les bactéries, et favorisent grandement l’ensemble du processus.

Il faut ajouter les tontes de pelouses, huiles et graisses pour consolider les apports déjà fournis par les substrats agricoles. Mais ils ne sont souvent pas suffisants à eux-seuls si on souhaite que le projet soit entièrement rentable.

Précautions sur la diversité des intrants

Attention, le processus de méthanisation ne permet pas d’utiliser certains substrats. Tel que :

• le bois,
• le plastique,
• la pierre,
• le métal,
• les hydrocarbures,
• les médicaments (dont les antibiotiques),
• ainsi que tout produit de nature chimique.

Ils sont à exclure.

Comment choisir ses intrants

Toute mise en place d’un méthaniseur demande des investissements. Le processus de la méthanisation est bel et bien rentable, à condition de bien choisir ses intrants.
S’il est possible d’acheter les matières utiles au processus de méthanisation, la plus grande partie des intrants utilisés sont les déchets des exploitations agricoles et élevages, ainsi que de l’industrie agroalimentaire.

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Rentabiliser la méthanisation

Cela a pu être prouvé à maintes reprises, la méthanisation est un processus rentable pour les exploitants. Toutefois, le choix des intrants n’est pas le seul facteur de rentabilité qui entre en jeu. En effet, la manière dont le biogaz va ensuite être valorisé importe également. De nombreuses manières existent pour l’utiliser :

• Production de chaleur (chauffage, eau sanitaire, etc),
• Production électrique,
• Intégration dans le réseau de gaz naturel, etc.

Dans le doute, les exploitants ont la possibilité de s’adresser à une Chambre d’Agriculture, présente dans leur région. Ils pourront y trouver des réponses afin d’optimiser le rendement de leurs méthaniseurs, et de valoriser leur production.

La diversité des intrants dans les unités de méthanisation doit être l’objet d’une attention particulière afin de non seulement faciliter le procédé, mais aussi de rentabiliser le plus possible ces productions de biogaz et de digestat.