Tout sur le digestat

Focus sur le digestat et son intérêt. À quoi correspond exactement ce terme, et quels en sont les avantages ? Nous verrons également de quelle manière il peut être utilisé, sous quelles formes et dans quelles conditions.

Qu’est-ce que le digestat ?

C’est l’un des deux produits issus de la méthanisation, avec le biogaz. Il contient tout ce qui n’a pas été transformé en biogaz lors du processus de méthanisation. De fait, il se compose de matières non seulement organiques, mais aussi minérales. On y retrouve de l’eau ainsi que de nombreux nutriments.

Ces derniers sont alors sous une forme différente de celle qu’ils possédaient au moment du lancement du processus de méthanisation. Différente, mais surtout plus simple à valoriser, notamment par le biais de l’épandage.

Pour exemple, l’azote se transforme en ammoniac, dont l’assimilation est plus facile avec les plantes.

Ses avantages

Les avantages sont nombreux.

Tout d’abord, la méthanisation réduit de manière significative les odeurs des éléments. En effet, les acides gras volatiles, très odorants, se dégradent durant le processus. Le produit qui en ressort, le digestat, possède donc une odeur bien moins forte.

La méthanisation va également permettre aux matières de conserver leurs propriétés amendantes qui serviront par la suite à nourrir les sols. En outre, les propriétés fertilisantes sont même nettement améliorées par le processus, grâce à l’azote transformé en ammoniac.

Enfin, il atténue grandement la propagation de germes susceptibles d’être pathogènes.

Utilisation du digestat

Bien sûr, chaque digestat n’est pas utilisé de la même manière. Tout dépend des matières utilisées lors du processus de méthanisation. Toutefois, les agriculteurs y ont en majorité recours, du fait de ses propriétés hautement fertilisantes. De cette manière, les agriculteurs diminuent de manière significative leur utilisation de fertilisants minéraux.

Digestat solide et digestat liquide

Le digestat peut être aussi bien manipulé sous une forme liquide que sous une forme solide, selon les besoins.

Ainsi, le digestat solide contient en moyenne entre 20 et 25 % de matières sèches. Il va avoir une action similaire à un amendement de fond. Le digestat liquide, quant à lui, peut avoir la même action qu’un engrais, si ce n’est que les plantes l’assimilent bien plus rapidement que le fumier/lisier.

Le digestat solide va le plus souvent être traité par séchage thermique, ou composté, tandis que le digestat liquide peut faire l’objet d’une filtration membranaire ou d’une évapo-concentration.

Ce dernier traitement le rend plus facile à transporter.

Si le digestat est issu d’ordures ménagères et non pas de déchets agricoles, il peut arriver que s’y trouvent des éléments de trop. Le digestat peut alors être employé dans d’autres cas de figures : incinération, centres d’enfouissement, etc.

Valeur agronomique du digestat

La valeur d’un digestat se calcule en fonction de différents critères.

Tout d’abord, l’efficacité du produit est prise en compte. Pour cela, le digestat doit fournir un véritable apport physico-chimiques ou biologiques aux terres agricoles. En d’autres termes, il doit être en mesure de nourrir les sols. Il doit également pouvoir nourrir les plantes grâce à ses capacités fertilisantes, ses apports en nutriments.

Le digestat a, en effet, pour impératif de répondre à certains besoins des plantes. Il doit palier à leur besoin :

• en azote,
• en phosphore,
• et en potassium.

L’innocuité est aussi prise en compte pour calculer la valeur agronomique. Il doit transporter le moins possibles :

• d’agents pathogènes (virus et bactéries, parasites, etc),
• d’ETM (éléments traces minéraux),
• ou encore de tout autre élément comme du verre ou des micro-plastiques.

Digestat et réglementation

Tant qu’il n’a pas été homologué ou s’il ne respecte pas certaines normes, il est considéré comme un déchet et non un produit. Il doit alors être valorisé dans le cadre d’un plan d’épandage. À contrario, s’il reçoit une homologation ainsi qu’une normalisation, il peut être mis sur le marché en tant que produit.

Toutefois, comme nous le mentionnons au-dessus, le digestat en tant que produit doit pouvoir attester de son efficacité autant que de son innocuité.

L’épandage répond à un certain nombre de règles, liées à la distance avec les lieux publics et les habitations, ainsi que les cours d’eau. Elles prennent également en compte le matériel employé ainsi que la durée de l’opération.

L’épandage

Le plus souvent, le digestat est utilisé pour l’épandage des terres agricoles. Pour ceux qui possèdent une unité de méthanisation, il s’agit en effet d’une option peu coûteuse et bénéfique pour le rendement.

Le plan d’épandage auquel est soumis le digestat doit décrire de manière précises quels sols vont pouvoir bénéficier du digestat. Ainsi, on trouve dans un plan d’épandage :

• une carte indiquant les terrains concernés par l’épandage ;
• une liste des personnes prêtant leurs terrains ;
• les caractéristiques du digestat qui va être épandu, dont sa valeur agronomique ;
• une étude des sols concernés par l’épandage ;
• de quelle manière va être réalisé l’épandage (par enfouissement direct, etc.).

L’exploitant agricole est tenu d’établir un suivi dans un cahier d’épandage, lequel est mis à la disposition de l’inspection.

À noter que la réglementation des plans d’épandage sont directement liées au régime ICPE.

Si vous souhaitez en savoir plus sur le processus de méthanisation, que vous souhaitez sauter le pas et installer une unité, n’hésitez pas à contacter les équipes de Valogreen. Nos experts vous accompagneront en fonction de vos besoins, et des applications que vous souhaitez pour le digestat produit.